Aux premières loges d’un accident de la circulation

En rentrant du concert de Jamiroquai peu avant minuit, j’ai été malgré moi témoin d’un accident relativement grave sur l’autoroute. Deux voitures me doublent à une allure non excessive, puis se rabattent sur la voie de droite devant moi, quand soudain la première pile sans raison apparente (pas d’animal ni d’objet sur les voies), la voiture suiveuse (une Peugeot 406 break) pile à son tour en s’écartant vers la gauche, sûrement en vue d’éviter la BMW de devant. Mais il avait plu et la chaussée était encore humide, la 406 redonne un coup de volant vers la droite, ce qui fait qu’elle traverse presque perpendiculairement la voie de droite .. où je me trouvais. J’ai dû donner un violent coup de frein pour éviter la collision, et je vois dans mon rétroviseur la 406 partir sur le bas côté, monter le talus et réellement s’envoler. Je m’arrête immédiatement sur la bande d’arrêt d’urgence, position warning, et je cours vers le lieu du crash pour secourir les personnes à bord. Il s’agissait de quatre jeunes, Renaud, Thomas, Fred et Pierre, qui revenaient du même concert. Deux étaient déjà sortis de l’auto, le conducteur était en train de s’extraire de sa place par la fenêtre. Toutes les vitres avaient volé en éclat. Le passager avant ne réagissait pas et avait la tête en sang. D’autres témoins se sont arrêtés et étaient en train d’appeler les secours. Après quelques minutes de pleurs et de désespoir, Thomas reprend conscience. Impossible de le faire bouger, la carrosserie de la Peugeot était trop abîmée par les tonneaux qu’elle a réalisés. L’immobilisation du véhicule dans un champ de maïs a tout de même amorti la sortie de route, heureusement sans causer de conséquences désastreuses sur d’autres utilisateurs de l’autoroute. Arrivée des secours vingt minutes après l’appel à l’aide. Les pompiers ont fait le nécessaire pour secourir les jeunes et surtout pour extraire la personne coincée, pendant que les gendarmes notaient les coordonnées des témoins. Déposition de témoignage effectuée le lendemain matin, avec photos à l’appui, ce qui a un petit peu aidé les gendarmes. Une question reste en suspend, pourquoi la BMW avait-elle si subitement freiné sans raison ? Une recherche du véhicule est en cours pour le savoir.
Nous étions six personnes à être venu au secours des jeunes, mais aucun de nous ne savait quoi faire, personne ne connaissait les gestes de premiers secours ni était équipé de trousse à pharmacie des premiers soins d’urgence, pas de couverture de survie. Une simple lampe de poche nous a permis d’y voir un peu mieux dans la nuit obscure de ce champ de maïs. Cela fait prendre conscience qu’il serait bon d’avoir une lampe torche puissante, une couverture de survie, un triangle de signalisation (et pourquoi pas un extincteur en cas extrême) dans sa voiture, en rendant ces éléments peut-être obligatoires comme dans d’autres pays européens, ainsi qu’une Attestation de Formation aux Premiers Secours.
Les passagers s’en sont tous sortis relativement bien, les deux des places arrières n’ont que des douleurs aux cervicales, le conducteur une entorse à la cheville (car la console centrale de la voiture s’est écrasée sur sa jambe), et le plus mal en point, le passager avant, a eu quelques points de suture et quelques blessures superficielles. Heureusement.
Voir un tel accident se produire et assister aux premières réactions des blessés est encore plus terrible que de vivre un tel sinistre. Je n’ai que peu de souvenirs de la fois où un semi-remorque de 38 tonnes avait percuté l’arrière de mon auto, tout s’était passé si rapidement, et sans avoir fait de tonneau ma voiture était également une épave, avec en bonus une douleur aux cervicales, conséquence d’un « coup du lapin » un peu violent.