Les Américains et la géographie

Jeu du question – réponse sur Yahoo Answers. Jessica dit vivre en Géorgie mais ne ressent aucunement l’invasion russe près de chez elle. Etonnant car si elle habite bien en Géorgie, elle irait se baigner dans la mer Noire, ferait du ski dans le Caucase et subirait l’assaut russe depuis le mois d’août (pas dans tout le pays, certes). Forcément il n’en est rien puisque cette idiote réside dans l’Etat de Géorgie, situé au sud-est des Etats-Unis. Normal donc qu’aucun tank soviétique ne se balade dans les rues devant chez elle..


Un rapport (pdf) de National Geographic expose le niveau des jeunes Américains :
– seulement 37% d’entre eux ont su placer l’Irak sur une mappemonde
– 20% pensent que le Soudan est un pays d’Asie
– près de la moitié croit que la majorité de la population d’Inde est Musulmane (pour info, les Indiens sont Hindouistes à 80%)
– pire, la moitié des petits ne savent pas placer New York sur une carte

Que faire ? Apprendre à l’école, s’intéresser à notre monde, enrichir sa culture générale, demander à papi et mamie, jouer à Traveler IQ ici ou sur Facebook (et battez mon score de 586 389 points), découvrir sur le site pour enfants My Wonderful World, etc.

Célèbre vidéo CNN montrant la nullité des Américains en géographie :

Etait-ce un fake ? On ne sait pas, mais voici une vidéo tournée en France qui pose aussi le même genre de questions stupides.. apparemment difficile de trouver la bonne réponse !

Yoohoo, les Français savent en gros qu’il y a eu 2 guerres mondiales, mais la seconde a l’air d’avoir été gagnée par les Allemands.. on aurait dû le savoir non ?

La vidéo n’est pas un subtile montage destiné à faire passer les Français pour des bourricots, mais voici le procédé utilisé par Plombe (certainement identique à celui de la vidéo américaine) :

Le premier élément est la mise en condition de la personne afin de l’intimider au maximum, l’intérêt évident étant de la pousser, par le stress, à dire des erreurs.
Le présentateur porte des vêtements distingués, signe d’autorité. La présence du micro, dirigé vers l’interviewé, ainsi que le fait d’être entouré d’une équipe de trois personnes autour de soi, peut générer une certaine crainte et peut déstabiliser.
La manière dont se sont déroulés les entretiens et la construction du questionnaire a joué également un rôle. Le questionnaire était composé de plus d’une vingtaine de questions sur des sujets extrêmement disparates. Nous avons sciemment veillé à ce que des questions à thématique proche ne soient pas posées l’une après l’autre. Par exemple, même si elles ont été rapprochées dans le montage, les questions « Combien y a-t-il eu de guerres mondiales ?» et « Qui a gagné la seconde guerre mondiale ?» n’étaient pas posées l’une après l’autre lors des entretiens. Ce procédé permettait d’éviter que les personnes aient le temps de se concentrer sur un thème et ainsi de bien rassembler leurs connaissances.
Afin de servir ce même objectif, il y avait un enchaînement très rapide des questions, sans pause ni trêve. Cette façon de faire est similaire à celle de l’émission « le maillon faible » dont l’objectif est d’ailleurs également de déstabiliser les candidats pour leur faire dire des maladresses.
La formulation des questions était également un facteur d’erreurs. Le nombre de tours jumelles, par exemple, peut être compris comme « Combien de tours se sont écroulées en tout ». La guerre du Vietnam est une guerre miroir de celle d’Irak, la confusion est aisée. Enfin, le terme de « pays » dans « Citez moi un pays commençant par E », en français moins soutenu, peut être compris comme une région, un lieu ou une ville (c’est vraiment chercher des excuses aux personnes interrogées).
On procède également à un appel à la réponse par identification idéologique. C’est le cas de la question sur les sénatoriales. Une fois que l’on a dit qu’il est très important de voter, on ne peut pas répondre que l’on n’est pas allé voter aux dernières élections. On ne fait alors pas attention que la question portait sur un vote réservé en France aux grands électeurs.
Mais la manipulation ne se trouve pas présente uniquement dans l’entretien. Il est également en aval, lors du montage. N’oublions pas que seules les erreurs sont condensées dans la vidéo, soit 7min sur 1h10 de bande. Les interviewés ont effectivement répondu correctement à la plupart des questions que l’on leur a posées.
Enfin, la cadence du montage, très rapide, où s’enchaînent les erreurs sur une même question porte deux effets pervers. Il donne le sentiment d’un déversement pléthorique d’invraisemblance, et laisse au spectateur, lui, le temps de réfléchir à la bonne réponse.

En conclusion, ouvrons l’œil car les seules personnes stupides dans l’histoire, ce sont celles qui n’arrivent pas à prendre du recul sur ce genre de manipulation.