Michel Creton et la Maison du XXIème siècle

Suite au précédent article sur la philanthropie de Bill Gates, voici un autre acteur qui se bat au quotidien, mais en silence et sans grands moyens financiers. Le comédien Michel Creton, ici entre Jacques Villeret et Jean-Paul Belmondo dans Les Morfalous, mène depuis près de 20 ans une lutte pour améliorer le sort des jeunes polyhandicapés. Il avait fait adopter en 1989 un amendement permettant aux handicapés lourds atteignant l’âge de 20 ans de rester dans des établissements pour mineurs lorsqu’ils ne pouvaient pas trouver de place dans un établissement pour adultes. Si ces jeunes ne trouvaient pas de centre adapté, leurs parents devaient les garder chez eux, ou, faute de disposer des moyens nécessaires, certains finissaient malheureusement en asile psychiatrique ou en maison de retraite. Accordée par François Mitterrand sur la demande de Michel Creton, la Maison du XXIe siècle à Saint-Dié (Vosges), gérée par l’Association Turbulences, est un établissement novateur qui, grâce à des méthodes pédagogiques avancées, permet d’améliorer l’intégration, dans notre société moderne, de personnes autistes et polyhandicapées. Contrairement à d’autres centres, la Maison du XXIème Siècle tente également de démontrer que certains barrages tels que l’âge n’ont pas lieu d’exister en ce qui concerne des personnes très lourdement handicapées pour lesquelles seul le niveau de développement mental et cognitif comptent.
Dossier sur le sujet

L’article 22 de la Loi n° 89-18 du 13 janvier 1989 (Diverses mesures d’ordre social) a modifié l’article 6 de la loi d’orientation en faveur des personnes handicapées du 30 juin 1975 et créé l’alinéa suivant dit “amendement Creton” :
« I bis. – La prise en charge la plus précoce possible est nécessaire. Elle doit pouvoir se poursuivre tant que l’état de la personne handicapée le justifie et sans limite dâge ou de durée.
« Lorsqu’une personne handicapée placée dans un établissement d’éducation spéciale ne peut être immédiatement admise dans un établissement pour adulte désigné par la commission technique d’orientation et de reclassement professionnel, conformément au cinquième alinéa (3°) du paragraphe I de l’article L. 323-11 du code du travail, ce placement peut être prolongé au-delà de l’âge de vingt ans ou, si l’âge limite pour lequel l’établissement est agréé est supérieur, au-delà de cet âge dans l’attente de l’intervention d’une solution adaptée, par une décision conjointe de la commission départementale de l’éducation spéciale et de la commission technique d’orientation et de reclassement professionnel.
« Cette décision s’impose à l’organisme ou à la collectivité compétente pour prendre en charge les frais d’hébergement et de soins dans l’établissement pour adulte désigné par la commission technique d’orientation et de reclassement professionnel, conformément au cinquième alinéa (3°) du paragraphe I de l’article L. 323-11 précité.
« La contribution de la personne handicapée à ces frais ne peut être fixée à un niveau supérieur à celui qui aurait été atteint si elle avait été effectivement placée dans l’établissement désigné par la commission technique d’orientation et de reclassement professionnel. De même, les prestations en espèces qui lui sont allouées ne peuvent être réduites que dans la proportion où elles l’auraient été dans ce cas. »