La nouvelle fait évidemment le tour de tous les sites d’actualité et on ne peut l’éviter : Ingrid Betancourt a été libérée. Enlevée par les Forces Armées Révolutionnaires de Colombie (FARC) le 23 février 2002, son calvaire s’est achevé le 2 juillet 2008 (soit après 2.323 jours) avec trois otages américains et onze militaires colombiens. Le 2 juillet 2008 à 21h16, heure française, le ministre de la Défense colombienne, Juan Manuel Santos, annonce la libération dans le sud du pays, par l’armée colombienne, de quinze otages, dont Íngrid Betancourt, trois Américains et onze policiers et soldats colombiens parfois retenus depuis plus de dix ans. Cette libération, fêtée par des concerts de klaxons à Bogotá, intervient lors d’une opération militaire par hélicoptères se présentant comme ceux d’une organisation humanitaire avec à leur bord des membres des services secrets colombiens. A 0h10 le 3 juillet, l’avion des forces armées colombiennes a atterri dans une base militaire proche de Bogotá. L’évènement est retransmis en direct par la télévision colombienne. Ingrid a été la première à descendre, souriante. Gageons que son futur livre sera au hit parade des ventes.
Le message d’information diffusé à la télévision colombienne :
Le chef de l’État s’est exprimé mercredi soir, peu après 23 heures, depuis le Palais de l’Élysée, aux côtés des enfants de l’ex-otage, Mélanie et Lorenzo Delloye, de la soeur d’Ingrid, Astrid Betancourt, et du ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner.
« Sa famille dira mieux que moi les sentiments d’affection qu’ils souhaitent lui exprimer, et déjà la maman d’Ingrid est en route pour l’embrasser. Je voudrais avec Bernard Kouchner remercier le président Uribe et les autorités colombiennes et l’armée colombienne. Ils ont mené une opération qui a été couronnée de succès. Que le président Uribe reçoive la gratitude de l’ensemble du peuple français, et qu’il soit assuré de notre reconnaissance. Et que le peuple colombien et l’armée colombienne soient également félicités.
Je voudrais également remercier tous les autres chefs d’État, en Amérique du Sud, qui nous ont aidés. Le président Chavez, le président de l’Équateur, la présidente d’Argentine. Tous ceux qui, à un moment ou à un autre, ont donné un coup de main, tous ceux qui n’ont pas renoncé. Je voudrais également remercier tous ceux qui en France se sont mobilisés : les comités de soutien, les artistes, au premier rang desquels le chanteur Renaud qui militait pour Ingrid, tous ceux qui y ont cru.
Alors bien sûr, mes pensées ce soir vont à Mélanie, à Lorenzo [le fils et la fille d’Ingrid Betancourt], à Astrid [sa soeur], à Yolanda [sa mère], à Juan-Carlos [son mari], à Fabrice [son ex-mari], qui ont été admirables de courage. Parce que des déceptions, il y en a eu, beaucoup. Mais ils ont toujours fait confiance, il y ont toujours cru.
Dans une heure, un avion de la République française va partir avec toute la famille d’Ingrid en direction de la Colombie, avec Bernard Kouchner à son bord pour qu’Ingrid puisse retrouver les siens, et pour qu’elle puisse leur dire combien elle les aime et pour qu’eux puissent lui dire combien elle leur a manqué.
Je pense aux autres otages, aux otages américains, qui ont été libérés, et je pense aux otages qui n’ont pas encore été libérés.
Je voudrais dire aux Farc qu’ils arrêtent ce combat absurde, et moyenâgeux. Et naturellement la diplomatie française, et la France, est prête à accueillir tous ceux qui accepteraient de renoncer à la lutte armée et de prendre des innocents en otages.
Voilà, mesdames et messieurs. Et puis je voudrais que mes derniers mots soient pour le soldat Shalit et pour ses parents. Nous ne l’oublions pas. La France est toujours prête à se mobiliser quand quelqu’un est injustement retenu.
Et puis je voudrais dire à Ingrid qu’on l’embrasse, qu’on est fiers de son courage, qu’on est très heureux pour elle. Il y avait une toute petite lueur d’espoir, aujourd’hui c’est une joie immense, c’est toute la France qui est heureuse de récupérer Ingrid Betancourt. Et puis je voudrais remercier les diplomates, la Suisse, l’Espagne, cher Bernard Kouchner, qui nous ont tous aidés. C’est un travail d’équipe et le président Uribe, je lui dis bravo. Et croyez bien que ce que je dis, je le dis du fond du coeur. »
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